En Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale, envisage de se présenter aux élections présidentielles de 2020. L’homme a avoué y réfléchir, quelques jours après que le président ADO a annoncé son intention de passer le relais à une nouvelle génération.
Les décisions de Guillaume Soro peuvent se révéler assez surprenantes.
Le fait que Guillaume Soro reconnaisse publiquement son intérêt pour la magistrature suprême ivoirienne a lancé une foison de scénarios chez les médias et la population. Il faut savoir que les décisions de Guillaume Soro peuvent se révéler assez surprenantes en période électorales. Que doit-on donc attendre de lui, maintenant qu’il reconnaît convoiter le conseil présidentiel ?
La diagonale du fou
Bien malin qui pourrait prévoir les prochains choix de Guillaume Soro. En 2011, l’homme proche de Laurent Gbagbo avait finalement pris le parti d’Alassane Ouattara. Selon certains, ce choix avait été motivé par l’absence de propositions alléchantes de l’ancien président ivoirien, en cas de victoire. Actuellement, on dit le président de l’Assemblée nationale déçu que le président Alassane Ouattara ne le désigne pas comme successeur attitré. De quoi susciter les attentes d’un geste politique inédit de la part de Guillaume Soro. La fameuse diagonale du fou. Pour le moment, l’intéressé assure entretenir une excellente relation avec le président. De l’art de rester proche des anciens amis comme des plus récents.
Pour le moment, l’intéressé assure entretenir une excellente relation avec le président.
En attendant, le président de l’Assemblée nationale travaille à lisser son image, à grands coups de campagnes de communication sur les réseaux sociaux. Il le faut bien. Guillaume Soro, qui souhaite se présenter sans parti politique, n’aura aucun passe-droit.
En attendant, le président de l’Assemblée nationale travaille à lisser son image, à grands coups de campagnes de communication sur les réseaux sociaux.
Dans cette situation, beaucoup s’attendent à ce que l’homme tente un coup… de force. Mais, cela ne semble pas à l’ordre du jour, même si la suspicion à l’égard du PAN ne baisse pas. Rien de surprenant pour lui. « J’ai l’habitude des procès en sorcellerie », avoue Guillaume Soro. Mais, les craintes quant à ses choix sont-elles si injustifiées que ça.
Ancien chef de guerre
En mai 2017, un véritable arsenal avait été découvert dans une maison appartenant au directeur du protocole de Guillaume Soro. En octobre 2015, des grenades et des gilets pare-balles avait été retrouvés lors d’une perquisition dans une villa de Ouagadougou appartenant à l’actuel président de l’Assemblée nationale. En mars 2016, un rapport de l’ONU lui attribue l’acquisition, en Albanie et en Bulgarie, de 300 tonnes de matériel militaire.
Son passé ouvre la voie à une certaine présomption de culpabilité.
Méfiante envers le personnage, la population ne tarde pas à lui attribuer les mutineries survenues à la mi-2017, lorsque des rebelles intégrés à l’armée se sont retournés contre les autorités en place. S’il est évident que l’homme ne peut vraisemblablement pas être coupable de tout ce dont il est responsable, son passé ouvre la voie à une certaine présomption de culpabilité. Né le 8 mai 1972 dans le département de Ferkessédougou en Côte d’Ivoire.
Pourtant, il s’allie à Robert Guéï, à l’initiative du putsch, avant de s’opposer à ce dernier pour retourner auprès d’Alassane Ouattara, en 2000.
A l’université, il s’engage politiquement et dirige la fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire de 1995 à 1998, en préparant une licence en anglais. Il étudie ensuite les sciences politiques en Grande-Bretagne, puis en France.
Il revient sur ses terres après le coup d’État de 1999. Il crée alors le forum international des étudiants francophones (FIEF) avant de s’allier politiquement au Rassemblement des républicains d’Alassane Ouattara. Pourtant, il s’allie à Robert Guéï, à l’initiative du putsch, avant de s’opposer à ce dernier pour retourner auprès d’Alassane Ouattara, en 2000. Cette année-là, Guillaume Soro devient le secrétaire général du mouvement rebelle les Forces nouvelles de Côte d’Ivoire. A la tête de la milice, il sera un des acteurs majeurs des heurts intervenus sur le territoire ivoirien entre 2000 et 2003.
Homme politique volage
En février 2003, Guillaume Soro fait partie des principaux acteurs du gouvernement de réconciliation nationale. Il est successivement ministre de la communication, ministre d’État puis ministre de la reconstruction et de la réinsertion, sous la présidence de Laurent Gbagbo. Après la signature de l’accord de Ouagadougou, ayant pour but de mettre fin aux conflits ivoiriens, les Forces nouvelles obtiennent que le premier ministre vienne de leurs rangs.
Le mouvement désigne son secrétaire général Guillaume Soro pour exercer la fonction, en 2007.